FRANÇOIS II (empereur germanique)

FRANÇOIS II (empereur germanique)
FRANÇOIS II (empereur germanique)

FRANÇOIS II (1768-1835) empereur germanique (1792-1806) empereur d’Autriche (1804-1835)

Né à Florence, où son père, le futur Léopold II, gouvernait le grand-duché de Toscane (devenu depuis 1738 bien patrimonial des Habsbourg-Lorraine), François II est le dernier empereur germanique, puisque le Saint Empire est dissous en 1806, et le premier empereur héréditaire d’Autriche (1804) sous le nom de François Ier. Cette simple affaire de protocole annonce le retrait progressif des Habsbourg de la vie politique allemande et leur repli sur le bassin danubien. En créant une entité autrichienne distincte de l’Allemagne, François II renonce à faire l’unité allemande, alors qu’il se montre incapable de créer un sentiment national autrichien au moment où cela est encore possible.

Homme de la froide raison d’État, par tempérament et par éducation, il est dès son avènement le champion de la contre-révolution en Europe et du conservatisme le plus étroit en Autriche. Il a horreur des nouveautés et ne ressemble ni à son oncle Joseph II ni à son père; il ne possède ni leur intelligence ni leur générosité; au demeurant, dans le privé plutôt débonnaire, il sait acquérir une certaine popularité chez les Viennois. Le jeune prince succède à son père dans des circonstances difficiles: alors que Léopold II vient tout juste de réparer les dégâts causés par le zèle réformateur de Joseph II et que les idées révolutionnaires embrasent l’Europe, François II s’engage pourtant sans hésitation dans la guerre contre la France, tandis qu’il renforce la bureaucratie, la censure et la police. Malgré les échecs de ses troupes, l’exécution de Louis XVI, puis celle de sa tante Marie-Antoinette le fortifient dans sa résolution de combattre la Révolution française jusqu’au bout. Il frappe impitoyablement les minorités jacobines autrichienne et hongroise, et réussit à maintenir l’ordre dans un pays où l’aristocratie et le clergé catholique conservent de très solides positions. À l’extérieur, pourtant, ses armées subissent des défaites retentissantes aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie. En 1797, il n’arrête la marche de Bonaparte sur Vienne qu’en signant le traité de Campoformio, par lequel il cède la Belgique à la République française. Tenace, il participe à toutes les coalitions fomentées par l’Angleterre. En 1805, sa capitale est occupée et son armée écrasée à Austerlitz; à Presbourg, il n’achète la paix qu’au prix de lourds sacrifices. Quand il tente de prendre sa revanche en 1809, la préparation est insuffisante, Vienne à nouveau occupée et, après de durs combats, son armée défaite à Wagram. Pour plaire à armée défaite à Wagram. Pour plaire à Napoléon, il doit alors lui accorder la main de sa fille Marie-Louise et, en 1812, envoyer un corps d’armée autrichien contre la Russie.

Sa politique sera finalement payante à partie de 1813 et le Congrès de Vienne sera un triomphe pour l’Autriche, son souverain et le chancelier Metternich. Ce dernier est, comme son maître, un rationaliste et un conservateur; tous deux reconstruiront l’Europe sur des principes dynastiques. Après 1815, François Ier ne sait pas tirer parti de sa victoire sur la France révolutionnaire. Il laisse l’administration des provinces entre les mains de l’aristocratie locale et fait la chasse aux libéraux. Il se refuse à créer un gouvernement véritablement efficace et ne veut ni rétablir le Saint Empire romain germanique, ni faire l’unité allemande à son profit. Tout en gardant les apparences de la grandeur, il laisse l’Autriche s’assoupir, tandis qu’elle joue les croquemitaines vis-à-vis de l’Europe libérale.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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